Jésus, Fils de Dieu, Dieu lui-même, seconde personne de la Trinité, a connu l’agonie solitaire au Jardin des Oliviers, - les disciples dormaient, le laissant seul à ses gémissements de terreur -, puis durant toute une nuit, jouet de la soldatesque qui riait de le torturer, de le salir, de l’humilier, de le flageller : supplices, crachats, insultes des gardiens des palais, qui le déguisèrent en le revêtant d’étoffes criardes, lui enfonçant à coups de marteau dans le crâne une couronne de longues épines.
Lui le plus beau et le plus intelligent des hommes et, face à Lui, l’abandon total de son Père qui ne bouge pas pour sauver son Fils.
Sur la Croix, quand on enfonça les clous dans les poignets et les racines des pieds, même détresse, même solitude.
Marie sa mère, Jean, et Marie-Madeleine furent les seuls à gravir le Calvaire derrière Lui, à pleurer et crier leur désespoir sous la Croix où ensanglanté, l’Agneau de Dieu, plus seul que seul, allait mourir en criant à son Père : « Pourquoi m’as-Tu abandonné ? »
Les souffrances de grande solitude vécue par des millions d’humains au cours de leur vie accompagnée de tortures physiques ou mentales, rejoignent l’abandon du Christ, victime de la Force des Mauvais. Celle qui règne sur le Monde.
Les états de souffrance vécus par les êtres humains peuvent être éclairés par le vécu du Christ dans son atroce abandon : les amis avaient fui, de crainte de subir un sort semblable.
Si c’est à notre tour de vivre dans la souffrance, approchons-nous de Notre Seigneur, et confions-nous à Lui, vu qu’Il est passé par les mêmes horreurs où l’âme se cabre, où les cris ne sont entendus de personne.
Lui seul peut nous comprendre. Il est Celui qui nous regarde avec tendresse dans ces moments où nous sommes face à la mort qui approche.
Lui, le roi de l’univers, devenu animal de boucherie écorché jusqu’à l’os, étalé sur le bois des supplices, Lui l’assoiffé sur la Croix, à qui on tend une éponge mouillée de vinaigre, ne hurla pas aux Anges de venir à son secours.
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L’incroyable chaos sanitaire dans toute l’Europe, avec la pagaille des vaccins commandés à des labos incapables de les livrer en temps et quantités prévus dans les contrats signés par des fonctionnaires européens trop lents, trop prudents, qui se sont fait dépasser par des pays plus pragmatiques, comme le Royaume-Uni, Israël, les USA. C’est la grande bagarre dans l’Europe divisée.
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Il compte changer d’emploi, il cherche, il trouve. Moins bien payé, mais l’ambiance lui semble plus agréable, il aura moins d’heures à prester. Tout est bien. Il doit donner son préavis là où il travaille depuis 15 ans. On ne le lâchera que s’il exerce durant trois mois encore son job avant de reprendre sa liberté et exercer son nouveau métier dans l’autre société. C’est le préavis légal.
Il n’est pas content et va essayer de raccourcir le délai des trois mois sans être certain d’y parvenir. La cheffe du personnel ne l’aime pas et ne veut pas transiger. Cette contrariété augmente son stress même s’il est certain d’avoir le nouveau poste car le contrat est signé et les nouveaux patrons sont d’accord qu’il preste le préavis de trois mois avant de venir chez eux. Le fait de demeurer trois mois encore dans son ancien métier, est insupportable. Sa joie d’avoir trouvé un autre emploi s’assombrit. Il s’inquiète maintenant : s’habituera-t-il dans la nouvelle société ? Il quitte un job détesté et pense maintenant que le nouveau métier sera plein de surprises dangereuses. Anxiété quand tu nous tiens !
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Johannes Scheffler, dit Angelus Silesius
né en décembre 1624 à Breslau (en Basse Silésie, alors sous domination de la dynastie autrichienne des Habsbourg) et mort le 9 juillet 1677 dans la même ville, est un poète, médecin, théologien, prêtre(franciscain) et mystique allemand.
Ses épigrammes profondément religieuses, d'un mysticisme très aigu et particulier, sont considérées comme l'une des œuvres lyriques les plus importantes de la littérature baroque. Il est à ce titre parfois surnommé « le Prophète de l'Ineffable ».
Élevé dans le luthéranisme, il découvre au cours de ses études les œuvres de certains mystiques du Moyen-Âge ainsi que celles de Jakob Böhme par l'intermédiaire d'Abraham von Franckenberg. Son mysticisme et ses critiques de la confession d'Augsbourg le placent dans une position difficile vis-à-vis des autorités luthériennes ; il entrera donc dans l'Église catholique en 1653. C'est alors qu'il prend le nom d’Angelus Silesius (en latin), soit en français : « le messager de Silésie ». Il choisit ce patronyme parce qu'il souhaite prendre comme référence Jean-Baptiste tel qu'il est présenté dans l'évangile selon Marc en Mc 1,2 : Ecce ego mitto angelum meum, ante faciem tuam, qui præparabit viam tuam ante te (« Voilà que j'envoie mon ange (messager) devant toi, qui préparera ton chemin avant toi »). On ne sait pas avec certitude pourquoi il ajoute Silesius (« le Silésien ») à son patronyme, peut-être pour honorer la mémoire du théosophe, silésien comme lui, Jakob Böhme, et pour se distinguer lui-même d'autres écrivains connus à son époque : peut-être le poète mystique franciscain Juan de los Ángeles ou encore le théologien luthérien de Darmstadt Johann Angelus, prénommé donc, comme lui, Johann. D'ailleurs, de 1653 jusqu'à sa mort, il n'utilisera plus que le nom d’Angelus Silesius, parfois en y adjoignant son prénom : sa signature complète est alors Johannes Angelus Silesius, soit en latin Iohannis Angelus.
Entré chez les franciscains conventuels, il est ordonné prêtre en 1661. Il se retire dix ans plus tard dans une maison jésuite, où il passe le reste de sa vie.
Converti enthousiaste, Angelus Silesius cherche à ramener au catholicisme les protestants de Silésie, écrivant au moins 55 tracts et pamphlets, publié en deux volumes sous le titre Ecclesiologia en 1677. Il est principalement connu aujourd'hui pour sa poésie religieuse, en particulier pour deux ouvrages publiés en 1657 : Les Saints Désirs de l'âme (Heilige Seelenlust), un recueil de 200 hymnes qui ont par la suite été utilisés aussi bien par les catholiques que par les protestants, et Le Pèlerin chérubinique (« Der Cherubinischer Wandersmann »), un recueil de 1 676 poèmes courts, principalement en alexandrins. Sa poésie explore les thèmes du mysticisme, du quiétisme et semblerait tendre dans une certaine mesure au panthéisme pour certains de ses lecteurs, ou plutôt au panenthéisme, un peu comme son contemporain Spinoza, tout en restant dans le cadre de l'orthodoxie catholique. En effet, il s'est lui-même défendu de tout penchant pour le panthéisme dans son introduction au « Cherubinischer Wandersmann », du fait des tensions créées avec les autorités protestantes locales par ses écrits et son parcours, mais aussi parce qu'une telle accusation pouvait le refouler à l'extérieur du dogme catholique. Il y entreprend donc d'expliquer tous les aspects de sa poésie, y compris son goût du paradoxe dans la mouvance de la théologie négative, à l'intérieur du cadre le plus strict de l'orthodoxie catholique. Mais les arguments d'Angelus Silesius devaient paraître suffisants aux autorités catholiques, puisqu'il a toujours obtenu l’imprimatur ecclésiastique pour la publication de l'ensemble de ses écrits. Néanmoins c'est peut-être aussi cette « expérience des limites » dans l’œuvre de Silesius qui fait une partie de son intérêt pour ses lecteurs d'aujourd'hui. (Extraits Wikipedia).
Angelus Silesius
1624-1677
D’Angelus Silesius : quelques citations extraites de son livre Le Pèlerin chérubinique :
« On n'apprécie rien si on ne le contemple pas ; ce qui manque au monde c'est la contemplation. Arrête, où cours-tu donc, le ciel est en toi : et chercher Dieu ailleurs, c'est le manquer toujours. Dieu est une grande merveille. Etant tout ce qu'Il veut, Il veut tout ce qu'Il est, sans mesure et sans but. »
« Tout bien n'est pas bon.
Homme, ne te fais pas d'illusions :
Ce qui ne brûle pas de l'huile d'amour est une fausse lumière. »
« La plus belle sagesse c'est de ne pas être sage. »
« Insensé l’être humain qui va boire à la mare
et oublie la fontaine qui jaillit chez lui ! »
« L'âme a deux yeux: l'un regarde le temps, et l'autre se tourne vers l'éternité. »
« Plus tu connaîtras Dieu, et plus tu sauras que tu es incapable de lui donner un nom. »
« La circonférence est dans le point, le fruit dans la graine,
Dieu, l'infini, dans la finitude : sage est celui qui Le cherche au-dedans de l'univers fini. »
« Nul grain de poussière n'est si mauvais, nul petit point si infime,
Que le sage n'y voie Dieu et toute sa Gloire. »
« L’œuf est dans la poule, la poule dans l’œuf,
Le deux dans l'Un, également l'Un dans le deux. »
« Celui qui s'est choisi le centre pour demeure
Circonscrit d'un seul regard la circonférence. »
« Le Très-Haut est démesurément au-delà de toute mesure, nous le savons.
Pourtant un cœur humain est capable de l'enclore entièrement. »
« Mon Dieu, si je n'existais pas, vous non plus n'existeriez pas puisque moi, c'est vous, avec ce besoin que vous avez de moi. »
« La rose que contemple ici-bas ton oeil extérieur a fleuri ainsi en Dieu, de toute éternité. »
« Je ne crois en nulle mort; je meurs à toute heure
Et chaque fois je n'ai trouvé qu'une vie meilleure. »
« L'âme est un cristal et la divinité sa lumière :
Le corps où tu vis est l'écrin de tous deux. »
Pour lire Silesius en français : Le Voyageur chérubinique (trad. de l'allemand par Maël Renouard et préface), Paris, Payot et Rivages, coll. « Rivages Poches », 2004, 508 p. (ISBN 2-7436-1274-6).
Et une nouvelle traduction en avril 2020 en collection de poche chez Lexio sous le titre Le Pèlerin chérubinique (ISBN 2-204-13853-3 et 978-2-204-13853-6).
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